Τετάρτη 5 Σεπτεμβρίου 2012

La série exclusive de Katy Perry pour L’Officiel

La série exclusive de Katy Perry pour L’Officiel


Publié le 04.09.2012

L’insolente Pop Star Katy Perry jette ses perruques acidulées par-dessus les clochers ! Pour L’Officiel, notre cover girl et fille de pasteurs se réincarne en déesse gothique incendiaire, mi-ange mi-démon. Il était une foi…

Par Nedra Hubert
Photographie: Cuneyt Akeroglu
Stylisme: Vanessa Bellugeon




Dans la vie, Katy Perry parle d’une voix un peu nasillarde avec un fort accent de l’Ouest américain.
Elle a de grands yeux clairs écarquillés et sourit beaucoup. Sympathique, avenante, le teint plutôt frais, de vraies fesses, des cuisses et des bras charnus… Elle est l’archétype de la Californienne : saine, souriante, rigolote. Une good girl élevée au grain et au Christ. Sur scène, elle est une pin-up des temps modernes, tantôt Bettie Page avec micro-frange et cascade de cheveux corbeau, tantôt Betty Boop, minaudant et folâtrant dans des costumes de dessins animés, tantôt Wonder Woman, en justaucorps à paillettes, tantôt Schtroumpfette, perruque bleu électrique et faux cils XXL… Après une longue journée de séance photo, elle enfile un autre déguisement, bustier à fleurs nineties, couettes et short en jean, pour filer à l’anniversaire de son styliste Johnny Wujek qui, depuis ses premiers pas en tant que pop star, construit avec elle des costumes de scènes extravagants, comme le désormais mythique soutien-gorge à chantilly du clip de California Gurls. Rentrée spécialement de ses vacances à Santa Barbara, où elle était partie en solitaire avec son chat, sa guitare et Just Kids, le livre de Patti Smith, elle se sent prête à “socialiser à nouveau” et se requinque avec une petite coupe de champagne pendant notre interview.


Religieuse à la chantilly



Cette fille adore les déguisements et la musique et, de ses blanches mains, a construit une carrie`re internationale pour que le jeu ne s’arrête jamais. Alors que Lady Gaga trébuche sur ses chaussures extravagantes et disparaît derrière son image de femme bionique, que Rihanna pousse la provoc toujours plus loin pour rester à la hauteur de sa réputation subversive, Katy Perry donne l’impression d’être elle-même en toutes circonstances : une gentille freak comme seule l’Amérique peut en produire. Et l’Amérique, elle connaît. Pur produit des contradictions de l’oncle Sam, Katheryn Elizabeth Hudson est née à Santa Barbara il y a bientôt 28 ans, dans une famille de chrétiens évangélistes. Ses deux parents sont pasteurs ; sa mère évolue dans un registre plutôt traditionnel, alors que son père mène des offices à la théâtralité impressionnante, invoquant le Seigneur les deux mains levées au ciel, apposant sa paume sur le front de fidèles subjugués qui tombent à la renverse dans le plus pur style pentecôtiste. L’équivalent chrétien d’un concert pop, en quelque sorte. Encore gamine, Katheryn chante donc dans la chorale de l’église et passe son enfance “protégée” de la culture populaire impie : pas moyen d’écouter Elvis ou Madonna, de regarder MTV ou même de manger des céréales multicolores Lucky Charms, la chance étant associée au pouvoir du Démon. “Je ne sais pas trop pourquoi, mais les seules musiques païennes que ma mère m’autorisait à écouter étaient Billie Holiday et Édith Piaf ”, se souvient-elle. “Je connaissais toutes les chansons de Piaf bien avant le succès du film.”
À 13 ans, Katy s’inscrit à un cours de danse swing, et s’en prend tout d’un coup plein les mirettes. Le début d’une autre sorte d’épiphanie pour la gamine qui aimait bien faire le show : “J’ai découvert tous ces gens qui s’habillaient en mode années 1940 pour aller danser : jupe crayon, cardigan en cachemire avec perles brodées, fleurs dans les cheveux… Moi aussi, je voulais un style à moi, et je me suis mise à aller faire du shopping dans les boutiques vintage.” À 15 ans, la gamine à la belle voix part à Nashville enregistrer un album de musique chrétienne sous le nom de Katy Hudson. Mais elle rêve à tout autre chose : adolescence oblige, la gosse a découvert Alanis Morissette, son rock décomplexé, ses paroles crues qui crachent leurs quatre vérités à des garcons irrespectueux. L’énergie est trop belle, la tentation trop grande : elle en a soupé du gospel et déménage à Los Angeles pour tenter sa chance dans l’industrie du disque.





Jukebox baby



D’un coup d’un seul, la gentille fille de pasteurs de Santa Barbara est plongée dans le grand bain du cirque semi- Hollywoodien : elle découvre les fins de mois difficiles et les amis DJ, les fêtes jusqu’à pas d’heure et les labels qui vous rendent votre contrat avant même d’avoir enregistré un album. “Au début, j’ai eu du mal à trouver une équipe qui serait prête à croire en ma vision”, explique-t-elle. Et l’on se dit encore une fois que sa foi en son art n’est pas sans ressemblance avec la croyance hardcore de ses parents prédicateurs.
Mais la concurrence est rude dans la Cité des anges, et il lui faut attendre le printemps 2008 pour que sorte enfin le tube qui va allumer la me`che et enflammer les charts le temps d’un été, faisant décoller la fusée Katy Perry : I Kissed a Girl se vend à plus de six millions d’exemplaires dans le monde et posse`de pile le bon dosage d’insolence et d’évidence musicale pour qu’une génération entière d’ados en mal d’identification s’attache au destin de cette petite brune qui sourit à tout et à qui tout sourit. Voilà pour la mise en orbite. Reste à assurer ses arrières pour le reste du voyage spatial. Ca, c’est son second album, Teenage Dream, sorti il y a pile deux ans, qui s’en charge. À l’heure où nous écrivons, six singles issus de l’album se sont placés numéro un des charts, un record qui égale Michael Jackson. Et la preuve que la pire erreur que l’on pourrait faire au sujet de Katy Perry, c’est la sous-estimer. Car a` l’entendre parler, c’est clair comme du soda light : elle n’est pas arrivée là par hasard. La clef de voûte de l’édifice pop coloré et gourmand qu’elle a construit, outre les canons à paillettes et

les oreillers en barbe à papa, ce sont les chansons. Des sucreries produites avec soin, gavées de boîte à rythme et d’effets sonores qui font remuer les ados et onduler les adultes, mais qui possèdent une chose finalement trop rare en musique, cette vertu cardinale qui fait un tube : la simplicité. L’explication est aussi élémentaire que les riffs : Katy Perry compose en partie ses bluettes, le plus souvent à la guitare, et y livre son âme. Si elle cite Alanis Morissette ou Joni Mitchell et dit rêver d’un duo avec Paul Simon, ne souriez pas ; cette fille-là a trouvé l’alliage parfait entre la confession émouvante et le concept amusant. Le résultat est drôle et absurde, mais surtout hyper accessible. Elle le sait, et s’attache en conscience à ne pas s’éloigner de ce qui fait son succès : elle-même. “Ces deux dernières années, j’ai l’impression d’avoir été passagère d’un train à grande vitesse”, s’amuse-t-elle. “Je vais pouvoir prendre des vacances et un peu de recul. Mais je sais que je dois constamment rester hyper concentrée pour rester au plus proche de mon équilibre. Il y a tant de moments où, sans cela, je pourrais déraper. Ce qui m’a amené ici, c’est ma musique. C’est la seule chose qui compte.”


Fashionista lucide




On pourrait croire à un discours stéréotypé du genre “l’art passe avant tout”, mais tout chez elle prouve le contraire. Jusqu’à sa relation aux marques et à la mode, qu’elle utilise au gré de ses envies, avec une grosse dose de second degré. “Les artistes que j’admire dans la vie sont toutes des filles drôles et capables d’autodérision : Tina Fey, dont je viens de lire le livre, Bossy Pants, Lucille Ball, Kristen Wiig… Pour ce qui est de la mode, je suis ce qui se passe, je lis les magazines, je trouve des idées de tenues… J’adore le côté classique de Chanel, l’élégance de Marchesa, Dolce & Gabbana, Roland Mouret ou Carven.” Et créer sa propre ligne, comme le font toutes ses consoeurs séduites par l’idée de se décliner a` l’infini ? “On m’a approchée plusieurs fois, bien sûr. Je le ferai peut-être un jour. Mais je ne veux pas tout faire d’un coup comme si ma carrière était une bombe à retardement.” Lucide sur ce business qui l’a égratignée avant de l’adorer, Perry surfe sa propre vague avec sang-froid : “Je ne vis pas dans un monde de bulles de savon et de sucettes multicolores. J’ai des yeux derrière la tête, je vois tout ce qui se passe, je sais comment je suis perçue, je sais ce que les gens pensent. Ça ne m’empêche pas de continuer à faire ce que je fais.” Elle qui dit détester “Hollywood, sa fausseté, ses travers irréalistes” mais adorer “le kitsch et le théâtral”, semble avoir trouvé le moyen pour que ses envies prennent vie. Du côté de chez elle, l’imagination est reine. Elle dit avoir déjà plein d’idées surprenantes pour son troisième album, loin de son image de candy queen, et on la croit sur parole. L’ascension de Katy Perry ne fait que commencer.


L'Officiel Paris@lofficielparis
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(complete'  en 5.2.13-15.33)

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