Σάββατο 23 Ιουνίου 2012

L’Officielle du mois : Elizabeth Von Guttman au vert

L’Officielle du mois : Elizabeth Von Guttman au vert



Son élégance et son talent inné pour les relations publiques l’ont conduit vers l’univers du luxe. Sa dernière préoccupation ? L’environnement et la mode durable dont elle veut rehausser l’image avec son magazine Ever Manifesto.

Par Léa Trichter. Photographie Kasia Bobula. Grooming Laurey Simmons.


Maman australienne, papa autrichien, Elizabeth est pourtant née à Paris : “C’est là que mes parents se sont rencontrés. J’ai grandi entre Saint-Germain-en-Laye et Saint-Germain-des-Prés.” A 17 ans, bac international en poche, elle rejoint New York pour suivre des cours d’histoire de l’art et de communication à la New York University. Conquise par le cosmopolitisme de la ville, elle y restera près de quinze ans. Elle décroche un premier emploi au département publicité chez Miramax, la société d’Harvey Weinstein, avant de rejoindre une agence de conseil spécialisée dans le secteur du luxe et de la mode. Après de nombreux allers retours entre New York et Londres, elle est envoyée définitivement à Londres pour y monter un bureau. Elle lance Saturday London Agency avant de se mettre à son compte. Aujourd’hui, Elizabeth est à la tête d’Ever, l’agence de conseil qu’elle a créée et qui fournit toutes sortes de services (communication, événement, rédactionnel et digital) à de célèbres marques de mode et à des galeries d’art. Mais ce qui lui tient le plus à coeur, ce sont ses projets éditoriaux : Ever Manifesto, un magazine sur la mode durable, et Industrie, un bisannuel sur la culture mode.




Londres


“L’Europe commençait vraiment à me manquer. Et après le 11 Septembre, l’ambiance à New York n’était plus la même.” Si Elizabeth s’est installée dans un quartier résidentiel et bourgeois de Londres, son bureau est à Shoreditch, un environnement plus jeune et plus créatif, à l’est de la ville. “J’aime passer d’une atmosphère à l’autre et me nourrir des deux univers. Je n’ai pas de vie de quartier ou d’habitudes. Je bouge tout le temps d’un endroit à l’autre.” Après quatre années à Londres, Elizabeth avoue commencer à peine à s’y sentir chez elle. “Je ne suis pas familière du concept des clubs privés et de cette façon de tout programmer à l’avance. Je n’aime pas prévoir. Et à Londres, si vous n’avez pas réservé un restaurant, il n’est pas évident d’avoir une table.”

Le soir ? “En dehors des fashion weeks, je suis assez peu mondaine. A part quelques vernissages où je me rends, je reste souvent dîner à la maison avec mon amoureux ou à lire des magazines.”




(ci-contre : robe Mary Katrantzou suspendue à un miroir déniché chez Maison Trois Garçons, à Londres)


L’environnement
Elizabeth s’y intéresse depuis quelques années mais s’y consacre véritablement depuis 2009 lorsqu’elle lance le magazine Ever Manifesto avec ses partenaires Charlotte Casiraghi et Alexia Niedzielski. “Nous nous sommes rencontrés sur un autre projet éditorial. On s’est si bien entendu qu’on a eu envie de travailler ensemble.” Si Charlotte aime écrire, Alexia et Elizabeth s’occupent de la vision globale du magazine, du choix des sujets et des contributeurs. “Nous avons toutes les trois des emplois du temps chargés. On se voit au minimum une fois par mois. Pour le reste, on fait des réunions via Skype.”




 (ci-dessus : Elizabeth dans son salon en veste et pantalon Joseph ; foulard Louis Vuitton et chaussures Charlotte Olympia)


Leur idée d’origine ? Créer un magazine qui parle de mode écologique et durable d’une manière chic et désirable. “De la même manière que nous nous sommes habitués à nous demander d’où viennent les produits que nous mangeons, nous voulons rendre tout aussi familière la question ‘D’où viennent et comment sont faits nos vêtements ?’” Particularités du magazine, il est gratuit et paraît de manière sporadique, “Uniquement lorsqu’on a quelque chose d’important à dire ou quelqu’un à soutenir.” Pour leurs deux premiers numéros, « Everlution” et « Ever Bamboo”, l’équipe a collaboré avec de grandes maisons (Loro Piana, Hogan et Gucci) et de célèbres contributeurs, notamment les artistes Mike et Doug Starn qui ont créé une installation en bambou dévoilée lors de la biennale de Venise en 2011. C’est pour ce même numéro que le magazine a organisé un concours en partenariat avec Gucci et les élèves de l’Institut francais de la mode. “Nous devons éveiller la conscience écologique des étudiants pour préparer l’avenir. C’est pourquoi nous trouvons très utile de faire ce genre de projets avec des écoles de mode.”

Résultat ? Les trois finalistes de ce concours ont eu le privilège de concevoir un sac en bambou au sein même des ateliers Gucci à Florence et le sac du gagnant a été commercialisé dans les boutiques de New York, Paris, Rome, Londres et Tokyo. Après Gucci, Bottega Veneta et Reed Krakoff seront les prochains partenaires d’Ever Manifesto. “Nous avons d’autres projets de collections capsules et un très beau numéro spécial Brésil qui est en cours de préparation.”



Chemise Prada et escarpins Christian Louboutin


Les magazines

Ils sont depuis toujours sa passion et depuis peu sa profession. “Travailler pour des magazines m’a permis de réunir tous mes centres d’intérêts : mode, art et cinéma. Ce que j’aime, c’est avant tout naviguer d’une sphère à l’autre et lier mes différents réseaux entre eux. Je n’appartiens à aucun de ces milieux en particulier. Je voyage beaucoup et j’ai un certain recul sur les choses.” Outre Ever Manifesto, Elizabeth est également editor at large du magazine Industrie, dont le principal focus est l’industrie de la mode. “On cherche à raconter le parcours de tous les gens qui se cachent derrière ce monde élitiste et fermé, stylistes, photographes, rédacteurs, maquilleurs, coiffeurs, muses, consultants. Le magazine est né d’une très forte demande d’information sur les coulisses de cette profession.”




La mode
Du temps où elle fut un peu mannequin, le photographe de sa première prise de vue n’était autre que Peter Beard, devenu plus tard son ami : “J’habitais tout près de son studio de photo à New York. C’est lui qui m’a appris la photo.” Une autre de ses belles rencontres est celle avec le photographe Juergen Teller. “J’ai toujours grandi dans un environnement de mode. Ma maman travaillait pour Ralph Lauren.” Son icône ? Katherine Hepburn, dont elle apprécie le style androgyne et le chic sans chichi. “Je suis assez peu coquette. Je ne me maquille pour ainsi dire pas et je ne porte quasiment pas de bijoux car je me sens bizarre lorsque je porte trop de trucs sur moi.” La garde-robe de cette adepte de la simplicité est essentiellement composée de noir et de motifs imprimés. Mais depuis sa prise de conscience écologique, Elizabeth se tourne plus que jamais vers des achats intemporels.






Sa tenue de tous les jours ? Un pantalon, des mocassins et une veste en cuir ou un blazer. Parmi ses basiques, elle compte un haut imprimé Yves Saint Laurent, son pantalon en cuir Jitrois et ses baskets Converse.

Ses designers favoris ? Haider Ackermann, Muccia Prada, Phoebe Philo, Tomas Tait, Joseph Altuzarra et Erdem.

Et pour les accessoires ? Nicholas Kirkwood, Charlotte Olympia et Delfina Delettrez.




Beauté

Pommettes saillantes, joli nez dessiné, yeux bleus et rieurs, allure de mannequin, Elizabeth a tout d’une héroïne hitchcockienne.

Ses secrets de beauté ? “Je n’en ai pas vraiment.” Des habitudes ? “Je bois tous les matins un verre de jus de citron chaud puis je fais une séance de Pilates ou de yoga avant de traverser la ville à vélo pour me rendre à mon bureau.”




L’art

Membre du conseil d’administration de la Serpentine Gallery et proche de la White Cube galerie à Londres, elle ne manque pas une exposition où qu’elle soit dans le monde. “Je suis curieuse mais je pense surtout combler une certaine frustration cr j’aurais rêvé être une artiste.” Chez cette collectionneuse, livres d’art, mobiliers design, photographies et dessins parent un duplex au style épuré. Son mobilier essentiellement scandinave donne le ton. Si l’ordre et le bon goût sont de rigueur, l’atmosphère y est habitée et conviviale. Dans son salon, un bureau signé Pierre Paulin, une lampe Serge Mouille, une table basse Cini Boeri des années 1950 et une photographie de Le Corbusier par Willy Rizzo.

Parmi ses oeuvres préférées ? Une photo noir et blanc du Japonais Eikoh Hosoe, une autre d’Amira Fritz, une peinture de l’Autrichienne Maria Lessnig et un dessin de Jim Shaw.



Dessin de Maria Lassnig


Les voyages

“J’ai passé ma vie dans les avions. Ma famille est éparpillée aux quatre coins du monde. J’ai grandi entre la France, la Suisse et l’Australie. Mes grands parents sont à Sidney, mes cousins entre Los Angeles et la côte est des Etats-Unis et ma maman vit à Paris.” Depuis qu’elle est basée à Londres, le rythme de ses voyages n’a pas diminué : “Je prends l’avion en moyenne une fois par mois pour me rendre à Milan, Paris ou New York, où je travaille régulièrement.” Si elle vient de découvrir les bienfaits de la campagne anglaise, ce qu’elle préfère avant tout, c’est s’échapper à la montagne ou à la mer : “L’hiver, j’adore skier à Lech, en Autriche, ou à Courmayeur, en Italie. L’été, je file sur à la mer dès que j’en ai l’occasion. J’aime la Sicile, la côte amalfitaine et les îles éoliennes.” Habituée des longs courriers, Elizabeth raffole des horizons lointains. Le Népal et le désert du Grand Canyon, à la frontière de l’Utah et de l’Arizona, restent des périples mémorables.

www.evermanifesto.com







Elizabeth en bref

- Regarder : Picasso, les Lalanne, Gerhard Richter, Peter Doig, Urs Fischer, Olafur Eliasson, Wolfgang Tillmans, William Eggleston, Ryan McGinley.



- Lire : 1Q84 de Haruki Murakami.



- Ecouter : Chet Baker, Nina Simone, Anthony & the Johnsons, Paris de Malcolm McClaren, Back to Black d’Amy Winehouse, Air, Dreams de Fleetwood Mac…



- Revoir : La Party de Peter Sellers.




 (Tweet L'Officiel  31.5.12  13.08')

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